PANORAMA DE L’INDUSTRIE DU X

Publié le par Unité Populaire

« Les films X sont au cinéma ce qu’est la musique militaire à la musique. Et encore, je suis dur pour la musique militaire car elle est parfois émouvante. Depuis que je suis abonné au câble je peux voir, à la seule condition d’entrer un code confidentiel, des films dits pornographiques. Bien entendu, je ne suis pas le seul à avoir ce privilège – si privilège il y a – parce que lesdits films sont accessibles non seulement sur les chaînes spécialisées, mais aussi sur les chaînes classiques ou grand public. [...] La vision récente de quelques scènes pornographiques m’amène à cette réflexion que bien d’autres ont dû faire avant moi et que je livre aux lecteurs.

 

Après tout, voir un couple faire l’amour n’a rien de choquant. Ce peut même être un spectacle agréable, divertissant, excitant, encore qu’il vaut nettement mieux le faire que regarder le faire. Voir deux hommes se faire des papouilles ou bien pire est certes plus discutable, mais il en faut pour tous les goûts. Soyons dans le vent ! Faire des gros plans sur le sexe, voire des quasi-endoscopies est à mon sens à la limite du présentable, mais enfin passons puisqu’il y a des amateurs, donc un marché. Ça peut plaire à certains. Montrer une femme se faire pénétrer brutalement par tous ses orifices par des tringleurs agités et infatigables est franchement peu agréable à regarder. De plus, c’est offensant. Enfin, quand ces hurluberlus doivent mettre un terme à leur prestation et qu’ils éjaculent bruyamment sur le visage de leur pauvre partenaire, c’est révoltant. C’est plus que je ne peux supporter.

 

J’ignore si les féministes patentées, les chiennes de garde et autres porteuses de banderoles ont réagi et comment elles l’ont fait. J’ignore aussi si la Ligue des droits de l’homme s’est penché sur la question. J’ignore aussi si les partis politiques ont pris parti sur ce problème. J’ignore enfin si nos gouvernants toujours enclins à protéger ses citoyens contre l’alcool, le tabac, la drogue, la vitesse ou le téléphone au volant ont effectivement agi. Peu importe puisqu’ils n’ont pas fait cesser cette industrie – qui semble-t-il continue à prospérer – ni modifier son contenu dans ce qu’il avait d’inadmissible et d’outrageant. »

 

Jean Massicot, Agoravox, 6 mars 2008

 

 

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