VERS UN RÉVEIL DE LA GAUCHE SUISSE ?...

Publié le par Unité Populaire

Quelques mots ici au sujet de Chantal Galladé, une femme dont je n’avais jamais entendu parler avant de lire l’article que L’Hebdo lui a consacré récemment, et sur laquelle je ne suis pas encore en mesure de me faire une opinion. Je me méfie a priori – et j’ai mes raisons – de tout individu encarté à un certain parti se proclamant encore socialiste en dépit de tous les reniements qui ont jalonné son histoire récente. Le retour en Suisse de quelques socialistes marginaux à un discours un peu plus musclé (sécurité, responsabilité, autorité, etc.), c’est-à-dire un retour au discours historique de la gauche (que les gauchos d’aujourd’hui relisent un peu Marchais, ils en tomberont des nues) est certainement une bonne chose mais cela ne suffira pas à sauver le Parti Socialiste Suisse, de même que les intéressantes audaces de M. Chevènement n’ont pas suffi à sauver le Parti Socialiste Français. Rappelons-nous aussi qu’une certaine Mme Royale a tenu à un moment donné des propos assez proches de ceux de Chantal Galladé mais qu’au-delà des arguments démagogiques, le reste du discours n’a pas suivi. Mais, avant de condamner, laissons une chance aux libres penseurs, même issus du PS, et prêtons l’oreille aux propositions de cette socialiste zürichoise qui n’a pas la langue dans sa poche et qui fait preuve d’un pragmatisme de bon aloi :

 

« Citer le nom de Chantal Galladé devant la plupart des militants socialistes provoque hochement de tête navré, pincement de lèvres excédé ou sursaut d’effroi. "Ca, une socialiste ! " s’indigne une douairière du parti, comme on aurait dit, il y a une centaine d’années, "Ca, une demoiselle ! " S’inquiéter de la violence des jeunes fait partie de ces sujets qu’une jeune femme de gauche bien rangée ne devrait même pas soupçonner. [...]

 

La jeune zurichoise prétend opposer des réponses de gauche aux thèmes favoris de la droite populiste. [...] Chantal Galladé s’est émue, entre autres tragédies, de l’histoire de ce meurtrier de 16 ans, déjà poursuivi deux ans plus tôt pour actes de violence, mais que l’on avait relâché dans la rue, faute de lui trouver une place dans une institution spécialisée. Donc, s’ils n’ont pas 15 ans, on attend... jusqu’à ce qu’ils commettent un nouveau délit. En espérant, si l’on ose dire, qu’ils aient alors atteint l’âge légal d’être emprisonnés. "Pour moi, affirme Chantal Galladé, les jeunes délinquants ont besoin de quelque chose qui s’appelle punition, même si l’on accompagne cette punition de pédagogie et de thérapie. Comment voulez-vous qu’ils comprennent la gravité de leurs actes si on les laisse en liberté ?" [...]

 

Chantal Galladé comprend que ses propositions aient pu susciter quelque émotion dans le sérail socialiste, mais "on est bien obligé de vivre dans la réalité." Et l’une des réalités zurichoises, c’est la criminalité, même si ce n’est pas seulement celle des jeunes. On ne peut ignorer non plus "l’extraordinaire puissance de l’UDC", explicable en partie du moins par le fait que le parti de Christophe Blocher a pris au sérieux les problèmes des gens, leur crainte de la violence en particulier. "Nous aussi, nous devons les prendre au sérieux, quitte à faire d’autres propositions" dit Chantal Galladé, "mais sans nous voiler la face". »

 

Pierre-André Stauffer, "Une socialiste sur les terres de l’UDC", L’Hebdo, 22 novembre 2007

Publié dans Suisse

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